La violence conjugale est particulière parce qu’elle s’immisce entre deux personnes ayant un lien affectif. Elle ne peut être considérée comme des difficultés de couple passagères, car elle reflète plutôt un problème social causé par l’inégalité et le rapport de pouvoir entre les hommes et les femmes au sein de la société. Toutes les femmes peuvent être victimes de violence conjugale, peu importe l’âge, l’origine ethnique, la classe sociale, le niveau d’éducation, la religion ou la situation socio-économique.

La violence conjugale comprend les agressions verbales, psychologiques, physiques et sexuelles, ainsi que des actes de domination sociale, économique et spirituelle/religieuse. Elle constitue une prise de contrôle sur la conjointe, un moyen choisi pour la dominer.

La violence conjugale s’installe de façon insidieuse et graduelle. Elle est caractérisée par son aspect cyclique qui prend les femmes, qui en sont victimes, en otage. En effet, l’alternance entre les actes violents et les promesses du conjoint entretient l’espoir d’une relation saine et respectueuse chez la femme violentée. Comprendre dans quel tourbillon la femme se retrouve, c’est mieux comprendre pourquoi il est parfois si difficile d’envisager de quitter, définitivement ou temporairement, cette relation.

L’exposition des enfants à la violence conjugale est très dommageable et est considérée comme une forme de mauvais traitements psychologiques selon la Loi de la Protection de la Jeunesse (LPJ). Qu’ils soient physiquement présents lors des épisodes de violence ou qu’ils entendent les cris, ces enfants vivent dans un climat de tension et de peur et peuvent en être affectés à différents niveaux (physique, psychologique, émotionnel, cognitif et social).